Le seuil d’imposition des plus-values de cession de valeurs mobilières et de droits sociaux, en deçà duquel vos gains de l’année sont exonérés d’impôt, disparaît le 1er janvier 2011. Il vous reste un mois pour en profiter !
Le seuil d’imposition des plus-values de cession de valeurs mobilières et de droits sociaux, en deçà duquel vos gains de l’année sont exonérés d’impôt, disparaît le 1er janvier 2011. Il vous reste un mois pour en profiter !
Inscrite dans le projet de loi de finances pour 2011, cette réforme va augmenter considérablement la fiscalité de vos produits boursiers perçus à compter de 2011. Ceux-ci seront soumis, dès le premier euro de cession de titres, à une taxation forfaitaire de 19 %, plus 12,3 % de prélèvements sociaux. Soit, au total, une imposition confiscatoire de près d’un tiers de vos gains ! Pour vos plus-values de 2010, en revanche, le seuil d’imposition, fixé à 25 830 €, reste applicable en matière d’impôt sur le revenu (mais plus pour le calcul des prélèvements sociaux).
Si le montant total des ventes de titres réalisées par les membres de votre foyer fiscal en 2010 n’a pas atteint 25 830 €, les plus-values correspondantes subiront uniquement les prélèvements sociaux (au taux de 12,1 %), mais elles échapperont à l’impôt sur le revenu.
Dans ces conditions, si votre portefeuille contient des lignes de titres enregistrant de fortes plus-values latentes (c’est-à-dire des titres qui ont pris beaucoup de valeur depuis leur acquisition), vous avez intérêt à les liquider avant fin décembre, sans toutefois franchir le seuil de cession, pour éviter d’être imposé sur les gains encaissés. En outre, si les titres sont ensuite rachetés, ils auront été réévalués en franchise d’impôt, réduisant d’autant vos plus-values futures. Cette technique boursière qui consiste à vendre et à racheter simultanément des titres en forte plus-value (technique des « vendus-achetés ») est tout à fait légale, et donc non susceptible de requalification en abus de droit par le fisc. Pour information, il est d’usage que les établissements bancaires ne facturent qu’un seul courtage à leurs clients effectuant une telle opération.
Autre élément militant en faveur du non dépassement du seuil d’imposition des plus-values boursières, le projet de loi de finances pour 2011 prévoit que les contribuables dont les cessions de titres de 2010 n’ont pas dépassé 25 830 €, bénéficieront en 2011 d’un crédit d’impôt égal à 19 % du montant de leurs moins-values enregistrées au cours des 10 dernières années et prises en compte pour le calcul des prélèvements sociaux dus sur leurs plus-values de 2010.
Consultez nos exemples de ventes inférieures au seuil d'imposition
Si le montant total des ventes de titres réalisées par les membres de votre foyer fiscal en 2010 a déjà dépassé 25 830 €, les plus-values correspondantes subiront non seulement 12,1 % de prélèvements sociaux, mais aussi l’impôt sur le revenu forfaitaire de 18 %. Vous ne pouvez donc plus jouer le seuil d’imposition pour réduire la taxation de vos gains.
Dans ces conditions, vous n’avez pas intérêt à liquider vos titres enregistrant de fortes plus-values latentes car vous augmenterez d’autant le montant imposable de vos gains. En revanche, vous avez peut-être intérêt à vendre vos titres en moins-values. Ainsi, vous réduirez d’autant vos plus-values imposables.
Une autre solution à envisager d’ici la fin de l’année pour réduire la fraction imposable de vos plus-values de 2010, ou pour liquider les titres de votre portefeuille en fortes plus-values latentes, est de tenir compte de vos moins-values reportables. N’oubliez pas, en effet, que vos moins-values enregistrées au cours des 10 dernières années sont reportables sur vos plus-values boursières imposables de 2010, dès lors que le seuil de cession déclenchant l’imposition des plus-values a été dépassé l’année de constatation de vos pertes.
Dans ces conditions, si vous enregistrez une plus-value imposable en 2010, elle sera absorbée à due concurrence par vos pertes reportables. Et si vous avez des titres qui présentent de fortes plus-values latentes, leur vente génèrera un gain qui sera pareillement réduit, dès lors que vous aurez cédé pour plus de 25 830 € de titres en 2010. Dans les deux cas, vos plus-values de 2010 échapperont finalement à l’impôt sur le revenu (et aux prélèvements sociaux). Pour information, l’imputation se fera alors sur vos moins-values reportables les plus anciennes (celles de 2000, puis de 2001, etc.), évitant ainsi qu’elles ne soient atteintes par le délai de dix ans.
Exemple n° 1
En 2010, vous avez cédé pour 30 000 € de titres détenus en portefeuille et enregistré une plus-value imposable de 10 000 €. Celle-ci devrait subir une imposition forfaitaire globale de 30,1 %. Soit un impôt de 3 010 € !
Mais vous êtes par ailleurs détenteur de titres de la société A, acquis 100 € l’unité en 2007 et qui valent aujourd’hui 30 €. Si vous cédez 143 de ces titres avant fin 2010, vous enregistrerez une moins-value de 10 010 € [(100 – 30) X143), qui viendra absorber totalement votre plus-value imposable.
Bilan, vous ne subirez aucune imposition en 2011 à raison des ventes de titres réalisés en 2010.
Exemple n° 2
En 2002, vous avez vendu 30 000 € de titres et enregistré une moins-value nette de 7 500 €. Ayant dépassé le seuil de cession applicable cette année-là, cette moins-value est reportable sur vos plus-values des dix années suivantes.
Cette année, vous avez intérêt à vendre pour plus de 25 830 € de titres comportant de fortes plus-values latentes. Vous pourrez ainsi imputer votre moins-value de 7 500 € sur votre plus-value imposable de 2010 et vous ne serez imposé, le cas échéant, que sur le reliquat.
Pour apprécier le seuil de cession déclenchant l’imposition des plus-values, vous devez tenir compte des opérations (ventes en Bourse ou de gré à gré, apports en société, échanges sauf exceptions, rachats de parts de Sicav ou de Fonds communs de placement, retraits sur un PEA avant cinq ans sauf exceptions, etc.) réalisées en 2010 par votre foyer fiscal et portant sur des valeurs mobilières, des droits sociaux, des actions de Sicav ou des parts de FCP, des titres de sociétés d’investissement, de sociétés de portefeuille, de sociétés immobilières pour le commerce et l’industrie ou sur des parts de fonds communs de créances d’une durée supérieure à 5 ans. À l’inverse, vous n’avez pas à tenir compte des cessions à titre gratuit (donation, succession) portant sur ces titres, sauf de celles pour lesquelles vous bénéficiez d’une réduction d’ISF, ni des cessions - onéreuses ou gratuites - portant sur des bons de caisse non cotés, des titres de créances négociables, des bons du Trésor, des warrants ou des parts de fonds communs d’intervention sur les marchés à terme. De même, ne doivent pas être prises en compte les opérations suivantes : le remboursement d’obligations ; les arbitrages effectués au sein d’un PEA, d’une Sicav, d’un FCP ou d’un contrat d’assurance-vie multisupport ; les cessions de titres acquis dans le cadre d’un plan d’épargne salariale ou de la participation aux résultats (lorsque les titres sont nominatifs) ; les partages de succession ou de communauté intervenant entre les membres originaires de l’indivision ; les partages portant sur des biens indivis issus d’une donation-partage et les partages de biens indivis acquis par des partenaires de Pacs ou des époux avant ou pendant le Pacs ou le mariage.
Mes plus-values 2010 seront elles imposables si j’ai cédé 25 830 € de titres ou si j’en ai cédé plus ?
Elles seront imposables si vous avez dépassé le seuil d’imposition fixé à 25 830 €. Vous pouvez céder jusqu’à 25830 € de titres en franchise d’impôt.
Le seuil d’imposition n’est plus applicable pour le calcul des prélèvements sociaux. Qu’est ce que cela signifie ?
La loi de finances pour 2010 a supprimé le seuil d’imposition pour l’assujettissement des plus-values mobilières aux prélèvements sociaux. Applicable depuis le 1er janvier 2010, cette réforme signifie que vos plus-values mobilières sont désormais soumises aux prélèvements sociaux quel que soit le montant des cessions réalisés dans l’année, au taux de 12,3 %.
Si je vends plus de 25 830 € de titres, vais-je être imposable sur toutes mes plus-values ou sur celles liées à mes ventes de titres ayant entrainé le dépassement ?
Si vos cessions de titres de 2010 ont dépassé le seuil de 25 830 €, vos gains vont être imposés forfaitairement à 18 % dès le premier euro. Toutefois, vous pourrez en diminuer le montant imposable en imputant vos moins-values des dix dernières années constatées une année au cours de laquelle vous avez dépassé le seuil déclenchant l’imposition des plus-values.
Mon mari a clôturé en 2010 le PEA qu’il avait souscrit en 1998. Puis-je malgré tout céder pour 25 830 € de titres d’ici fin 2010 en franchise d’impôt ?
Oui, le PEA de votre mari ayant été ouvert il y a plus de 5 ans, le gain réalisé du fait de sa clôture va être exonéré d’impôt. En conséquence, il ne fera pas tourner le seuil d’imposition des plus-values mobilières. Si vous n’avez pas réalisé d’autres opérations sur titres en 2010, vous pouvez donc en vendre pour 25 830 € en franchise d’impôt. Dans ce cas, seuls seront dus les prélèvements sociaux.
Début 2010, j’ai donné des actions à mes enfants, pour 30 000 €. Vais-je être imposé sur le gain réalisé du fait de cette donation ?
Non. Seules les plus-values réalisées lors de cessions à titre onéreux de valeurs mobilières et de droits sociaux sont imposables. Celles constatées lors de cessions à titre gratuit (par donation ou succession) ne le sont pas. Elles échappent aussi aux prélèvements sociaux.
J’ai effectué en 2010 un retrait sur mon PEA ouvert en 2006. Que va-t-il se passer du point de vue fiscal ?
En cas de retrait effectué sur un PEA ouvert depuis moins de 5 ans, le fisc ajoute sa valeur liquidative à la date du retrait à vos cessions de titres hors PEA pour apprécier le dépassement du seuil de 25 830 €. Si le résultat est supérieur à ce montant, le gain net réalisé sur votre PEA (et vos autres plus-values de 2010) subira 18 % de prélèvement libératoire et 12,1 de prélèvements sociaux.