5 pistes pour baisser vos impôts avant la fin de l'année
Voici les principales solutions de défiscalisation ouvertes aux particuliers qui devraient être reconduites en 2025.
1 - L’investissement dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME)
Vous pourrez encore compter sur la niche fiscale Madelin en 2025. Aucune suppression ou réduction de taux n’a été instaurée dans le Projet de Loi de Finances pour 2025 ou ses amendements.
La niche fiscale Madelin vous permet de profiter d’une réduction d’impôt sur le revenu lorsque vous investissez au capital de certaines entreprises. Le montant de l’avantage fiscal dépend du type d’investissement.
L’investissement direct par un particulier au capital d’une PME
Un particulier qui réside fiscalement en France et qui investit directement au capital d’une PME bénéficie d’une réduction d’impôt égale à 18 % des montants investis (25 % pour certains investissements effectués avant le 1er janvier 2024). L'avantage fiscal est limité à 50 000 € d’investissement par an pour un célibataire et 100 000 € pour un couple.
Cette réduction d’impôt, née en 1994, vise à mobiliser l’épargne des particuliers pour la création d’entreprises et le financement de jeunes PME françaises ou européennes de moins de 8 ans.
L’avantage fiscal est fort utile aux fondateurs de TPE et PME pour récolter la « love money » (les capitaux propres apportés pour la création d’entreprises par des proches du créateur) et convaincre les business angels (particuliers investisseurs) de prendre le risque.
Aujourd’hui, cette forme spécifique de financement s’est démocratisée. De nombreuses plateformes offrent la possibilité à des particuliers d’investir au capital d’une société, quand bien même ils n’appartiennent pas au cercle familial de l’entrepreneur ou à des clubs d’investisseurs (crowdfunding sous la forme d’investissement en capital, aussi appelé crowdequity). Force est de constater que, depuis 2020, le nombre de foyers fiscaux français ayant recours à cette niche fiscale a constamment augmenté.
Notez enfin que ce taux de réduction d’impôt est porté à 25% lorsque vous investissez dans une entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS), telles qu’une coopérative, ou une société foncière solidaire (SFS), qui intervient dans le domaine du logement des publics en difficulté.
L’investissement indirect dans les PME par un fonds d’investissement (FIP et FCPI)
Cette réduction d’impôt s’applique également si vous investissez indirectement, par le biais de fonds d’investissement spécialisés : les FIP (fonds d’investissement de proximité) et les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation).
Certains FIP et FCPI permettent même d’obtenir une réduction d’impôt de 30 % (les FIP Corses et Outre-Mer).
Dernière année pour les FIP et FCPI ?
L’avantage fiscal pour investissement dans les PME via des fonds d’investissement vit peut-être sa dernière année. Un rapport du Gouvernement préconise la fin des niches fiscales pour l’investissement en FIP et FCPI classiques à compter du 1er janvier 2026. Quant aux FIP Corse et Outre-Mer, une évaluation complémentaire de leur impact sur le financement des entreprises est demandée en vue de décider de leur maintien.
2 - L’avantage fiscal du Plan d’Épargne Retraite (PER)
Lancé en 2019, le Plan d’Épargne Retraite (PER) est un dispositif qui a connu un succès notable : on comptait plus de 16 millions de contrats souscrits et 293 milliards d’euros d’encours fin 2023. Et pour cause ! Chaque versement effectué sur ce plan vous permet à la fois de mettre de côté pour vos vieux jours et de faire baisser vos impôts.
L’avantage fiscal consiste en une déduction des sommes versées sur votre PER des revenus imposables de votre foyer fiscal. In fine, l’avantage fiscal réel dépend de votre tranche marginale d’imposition (TMI).
Concrètement, si vous versez 1 000 € sur un PER et que la TMI de votre foyer est de 30% ; vous économisez 300 € en impôts. Votre effort réel d’épargne pour préparer votre retraite est donc de 700 € aujourd’hui.
Bonne nouvelle : en 2025, vous pourrez encore économiser pour votre retraite tout en réduisant vos impôts, mais...
Un rapport de la Cour des comptes du 7 novembre 2024 pointe le coût de cette niche fiscale pour les finances publiques (1,8 milliard d'euros), qui ne répond pas pleinement aux objectifs initiaux. Les sages préconisent donc de resserrer le bénéfice fiscal du PER en revoyant notamment les plafonds annuels de déduction et le dispositif du report des plafonds antérieurs. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a confirmé que la fiscalité du PER ferait l’objet d’une réforme prochainement.
3 - L’investissement dans le cinéma français et européen avec les SOFICA
Saviez-vous qu’en finançant les films, séries et documentaires français ou européens, vous pouviez baisser vos impôts ? C’est ce que l’on appelle la réduction d’impôt SOFICA.
SOFICA est l’acronyme pour Sociétés de financement des industries cinématographiques et de l’audiovisuel. Ce sont des entreprises spécialisées dans le financement des productions audiovisuelles, qui récoltent l’épargne auprès du public pour co-investir avec des sociétés de production dans plusieurs œuvres cinématographiques.
Un particulier qui investit dans une SOFICA peut donc réduire son impôt sur le revenu à hauteur de 48% des sommes versées. Attention, cet avantage fiscal est limité à 18 000 € d’investissement par an et par foyer fiscal.
La réduction d'impôt SOFICA ne sera vraisemblablement pas remise en cause en 2025. Ni le Gouvernement ni les oppositions n’ont évoqué cette piste dans le PLF ou les débats. En effet, ces véhicules financiers demeurent vitaux pour le financement de l’industrie cinématographique française et contribuent au rayonnement de notre culture à l’étranger. De plus, le coût de cette dépense fiscale ne fait pas partie des niches fiscales les plus coûteuses visées par les parlementaires. Le coût de la niche fiscale SOFICA est en effet sans commune mesure avec celui du Pinel par exemple : 1,523 Mds € de manque à gagner pour l’Etat avec le Pinel contre 35 millions pour les SOFICA.
4 - Les Groupements Forestiers
En 2025, vous pourrez continuer à bénéficier d’un avantage fiscal pour investissement dans les groupements forestiers.
Peu connu du grand public, le groupement forestier est une société qui acquiert et gère des bois et forêts pour le compte de ses associés. Les groupements forestiers peuvent exister pour gérer et conserver les forêts en famille (Groupement forestier familial ou GFF), ou au contraire pour ouvrir au plus grand nombre l’investissement forestier (Groupement forestier d’investissement ou GFI).
Lorsque vous souscrivez au capital d’un groupement forestier, vous bénéficiez d’un crédit d’impôt correspondant à 25 % des sommes investies, dans la limite de 6 250 € d'investissement pour un célibataire et 12 500 € pour un couple.
Mais certains GFI répondent aussi à la définition de PME et sont donc éligibles à la réduction d’impôt Madelin évoquée précédemment. Si le taux de la réduction d’impôt est plus faible (18 %), il s’applique néanmoins à des investissements plus importants qui peuvent atteindre 50 000 € par an pour une personne seule et 100 000 € pour un couple.
Et demain ?
Le rapport de la Cour des comptes sur la réduction d’impôt IR-PME “Madelin” dénonce l’éligibilité des groupements forestiers, car ces investissements n’entrent pas dans la cible initiale du dispositif. En effet, il s’agit bien plutôt d’investissements patrimoniaux qui n’ont rien à voir avec un investissement en capital dans une start-up ou une entreprise innovante. Le risque de perte en capital est bien inférieur - les GFI sont d’ailleurs considérés comme des placements “sécuritaires” par l’industrie financière.
Or, ce type de placement dans les groupements forestiers (et les châteaux) représente 8,5 % du nombre d’investissements qui ont bénéficié de la réduction Madelin, et 11 % de la valeur totale des investissements Madelin en raison de leur montant moyen élevé (11 450 € en moyenne par investissement contre 1 500 € pour les autres). La Cour des comptes propose donc purement et simplement d’exclure les forêts des investissements éligibles à la réduction Madelin. Un tel investissement continuerait toutefois à bénéficier du crédit d’impôt de 25% (plafonné).
5 - L’investissement en loi Girardin
La Loi Girardin est une des niches fiscales les plus efficaces du système français. Elle permet aux particuliers de réduire leur impôt de 110% à 125% des montants versés, lorsqu’ils financent des investissements productifs ou des logements sociaux dans les territoires ultra-marins. Ces investissements sont traditionnellement organisés par des sociétés spécialisées - que l’on appelle sociétés “monteuses” - qui collectent l’épargne auprès du grand public et se chargent de sélectionner puis de suivre les projets dans les territoires ciblés. Aujourd’hui, il est possible de passer par des plateformes digitales qui mettent en lien les particuliers et les entrepreneurs à financer dans les DOM-TOM.
Le montant de la réduction d’impôt varie en fonction de chaque projet et des sociétés monteuses mais retenez qu’elle est :
- toujours supérieure au montant que vous déboursez pour le projet ;
- comprise entre 110 % et 125 % des montants versés.
Par exemple, si vous versez 1000 € dans le projet de financement d’un agriculteur guyanais pour l’achat de machines, vous pouvez réduire votre impôt dû au titre de cette année-là de 1100 € à 1250 € ! Donc, concrètement, vous gagnez en pouvoir d’achat : au lieu de donner 1250 € au fisc, vous donnez 1000 € à un agriculteur pour développer son activité économique et réduisez vos impôts de 1250 €, le gain pour vous est donc de 250 €.
Le terme "donner" est le plus proche de la réalité puisque le financement en Loi Girardin s’apparente plus à un don qu’à un investissement. En effet, les sommes que vous déboursez pour permettre à l’agriculteur d’acheter ses machines ne vous seront jamais remboursées. L'avantage consiste donc en cette importante réduction d’impôt qui améliore votre pouvoir d’achat.
Et demain ?
Voilà une niche fiscale qui ne serait pas rabotée de sitôt. L’augmentation de l’inflation dans les outre-mer et le problème récurrent du chômage militent pour le maintien de cette niche fiscale dans un contexte budgétaire rigoureux et de tensions politiques locales. En effet, la réduction d’impôt en Loi Girardin draine plus de 600 millions d’investissements dans les DOM-TOM chaque année. Vous pouvez donc encore compter dessus en 2025 !
6 - Les niches fiscales immobilières en vue de rénover les bâtiments anciens
La célèbre Loi Pinel, qui vous rembourse en impôt jusqu’à 21 % du prix d’acquisition d’un bien neuf que vous mettez en location, disparaît au 1er janvier 2025. Son équivalent Pinel Outre-Mer, qui offre une réduction d’impôt allant jusqu’à 25 % du prix du bien, connaîtra le même destin.
Toutefois, le Gouvernement maintient les 3 autres principales niches fiscales immobilières, liées à la rénovation du bâtiment ancien.
La réduction Denormandie
C’est l’équivalent de la Loi Pinel mais elle s’applique uniquement aux logements anciens à rénover. Vous pouvez réduire vos impôts jusqu’à 21% du prix d’acquisition et des travaux. Mais il s’agit de faire de gros travaux, qui représentent au moins 25% du prix d’acquisition.
La réduction Malraux
Lorsque vous rénovez des bâtiments situés dans des sites patrimoniaux remarquables ou dans des quartiers anciens dégradés, vous pouvez déduire 400 000 euros de travaux de vos revenus (sur une période de 4 ans).
Par exemple, admettons que vos revenus soient imposés à 45 %, que vous investissiez dans un bien situé dans une zone patrimoniale remarquable (classée comme telle) et que vous réalisiez 100 000 euros de travaux de rénovation du bien. Vous obtiendriez alors 45 000 euros de réduction d’impôt.
Avec la réduction Malraux, vous vous constituez un patrimoine et vous défiscalisez les travaux. Attention, le bien doit être impérativement destiné à la location. Vous ne pouvez donc pas l’acheter pour y habiter.
Le dispositif Monuments historiques
Lorsque vous achetez un bien classé Monument historique, vous pouvez déduire, sous conditions, tous les travaux que vous réalisez de vos revenus fiscaux. Contrairement à un bien immobilier classique, n’y a aucune limite de déduction des travaux. Cela signifie que vous pouvez réduire vos impôts à néant !
Ces niches fiscales immobilières demeureront en vigueur en 2025. Si vous envisagez un investissement immobilier, c’est peut-être le bon moment !
7 - Les dons aux associations
La réduction fiscale pour dons aux associations figurait l’année dernière parmi les 15 dépenses qui coûtaient le plus cher à l’État français (1,77 milliard d’euros). Pourtant, cette niche fiscale n’est pas prête de disparaître en 2025 tant elle est cruciale pour la survie des organismes et associations qui agissent dans l’intérêt général de la population.
Rappelons que les dons que vous faites à des associations éligibles permettent de réduire vos impôts à hauteur de 66 % des sommes versées. Ainsi, lorsque vous donnez 100 euros à une association, vous récupérez 66 euros de réduction d’impôt. Cela ne vous coûte réellement que 33 euros.
En 2023, le Gouvernement a même augmenté à 75 % le montant de la réduction d’impôt pour dons aux associations françaises qui assurent la fourniture gratuite de repas ou de soins médicaux ou qui favorisent le logement de personnes en difficulté. Cette réduction spéciale est limitée à 1000 euros de dons par an, soit 750 euros de réduction d’impôt.
5 pistes pour baisser vos impôts avant la fin de l'année