Près d’un mois après l’adoption du volet "recettes" du projet, et de la baisse d’impôt sur le revenu de plus de deux milliards d’euros qui doit profiter à 8 millions de foyers, les députés ont donc adopté l'ensemble du texte par 290 voix contre 244. Il y a eu 30 abstentions (dont 15 dans les rangs des socialistes). Un vote moins contesté que le précédent, avec une fronde socialiste atténuée, en raison des événements tragiques intervenus en région parisienne la semaine dernière. Le texte va maintenant être discuté par le Sénat. 

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a indiqué ce matin aux sénateurs, à l’occasion de la discussion générale du projet, que le contexte actuel appelait un renforcement des moyens de sécurité et de défensed’une ampleur exceptionnelle . Il a rappelé l'annonce faite par le Président de la République lundi dernier de créer 8 500 postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie (5 000 postes), la justice (2 500 postes), les douanes (1 000 postes) au cours des 2 prochaines années. Et de maintenir le niveau des effectifs de l'Armée.

Dès la semaine prochaine, le Gouvernement proposera en conséquence de rajouter les crédits nécessaires à ces postes ainsi que les crédits de fonctionnement qui doivent les accompagner. Soit, au total, 600 millions d'euros supplémentaires pour 2016, non prévus initialement dans le Budget de l'Etat. Une somme qui ne sera pas financée par une nouvelle hausse des impôts des Français, a précisé François Hollande, ni par une réduction des crédits des autres ministères, mais par la dette.

En clair, nous ne pourrons donc pas tenir notre engagement de réduction de nos déficits publics vis-à-vis de Bruxelles. Nos partenaires européens l'ont d'ores et déjà admis, considérant que la protection des citoyens est une priorité absolue en ces temps de "guerre".