Le projet de loi de finances pour 2012 prévoit de raboter  de 10 % les principaux avantages fiscaux applicables en matière d'impôt sur le revenu, après le premier coup de rabot de 10 % voté il y a un an. Cette mesure concernera vos placements défiscalisants effectués à compter du 1er janvier 2012. Ceux réalisés d'ici la fin de l'année, en revanche, ne seront pas impactés.

Il peut donc être judicieux d'anticiper vos investissements à venir de quelques mois pour profiter d'un avantage fiscal plus important. Plusieurs solutions peuvent être envisagées!

Dispositif Scellier, investissez dans la pierre papier

S'il est désormais trop tard pour profiter de la réduction d'impôt Scellier sur vos revenus de 2011, dans le cadre de l'achat d'un logement neuf en direct, il est encore temps d'investir dans ce dispositif de manière indirecte, via la souscription au capital d'une société civile de placement immobilier (SCPI) qui investit les fonds récoltés dans des programmes Scellier.

Une réduction d'impôt de 22 % applicable sans délai

Principal intérêt fiscal de ce placement, vous bénéficiez tout de suite de la réduction d'impôt et vous n'avez pas à attendre que la société ait réalisé les investissements Scellier correspondants. Ainsi, si vous souscrivez au capital d'une SCPI d'ici la fin de l'année, vous pourrez profiter, dès l'imposition de vos revenus 2011, du dispositif sur la base d'une réduction de 22 % du montant du placement, retenu dans la limite de 300.000 €, et répartie sur 9 ans, comme pour l'achat d'un logement en direct. Un taux intéressant au regard du taux applicable aux opérations Scellier réalisées à partir de 2012, qui devrait descendre à 14 %.

Autres avantages des SCPI Scellier, le ticket d'entrée est faible ; il s'établit souvent entre 5 000 et 10 000 €, voire moins, là où un investissement direct nécessite une mise de départ d'au moins 100 000 €. De plus, vous êtes libéré de toutes les contraintes liées à un investissement direct (obligation de louer, choix d'un locataire...), celles-ci pesant directement sur la SCPI.

Un placement peu liquide, un risque de perte à la sortie

Avant de souscrire des parts de SCPI Scellier, ayez à l'esprit que vous vous engagez pour une période longue. En, effet, compte tenu du délai séparant votre souscription de la mise en location des logements acquis ou construits par la SCPI,vous devrez attendre en moyenne une quinzaine d'années avant de récupérer votre mise, alors qu'un investissement direct en Scellier implique une durée de détention de seulement 9 ans.

Autre inconvénient, vous ne pourrez pas choisir le moment de la cession puisque la SCPI se liquide automatiquement à l’échéance convenue au départ. En clair, cela signifie que le patrimoine Scellier de la société sera peut-être revendu à un moment où le marché immobilier sera en baisse!

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Placements à risque, pariez sur l'innovation

Un fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI) est un fonds à risque dont le portefeuille est constitué, pour 60 % au moins, de titres de PME non cotées innovantes (ou cotées sur un marché non réglementé). Un fonds d'investissement de proximité (FIP) fonctionne sur le même principe, mais investit dans des PME locales.

Une réduction d'impôt de 22 % ou de 45 %

En souscrivant des parts de FCPI ou de FIP d'ici fin 2011 (comptez 500 € minimum d'investissement), vous pourrez réduire vos impôts de 2012 à hauteur de 22 % des sommes investies (hors frais de souscription). Et si vous investissez dans un FIP Corse, le taux de la réduction d'impôt sera de 45 %. Des avantages qui compensent, dans une large mesure, le risque pris à investir dans des sociétés innovantes, ce risque pouvant être limité dès le départ en sélectionnant des fonds qui investissent dans des secteurs d'activité porteurs...

Un placement bloqué pendant 5 ans

Attention, la réduction d'impôt sera remise en cause si vous cédez vos parts avant l’expiration d'un délai de 5 ans (sauf dans quelques cas particuliers tels qu'un licenciement). Vous ne devez donc envisager ce type de placement que si vous disposez d'une épargne que vous êtes prêt à bloquer pendant cette durée.

Sachez aussi que désormais, les parts de FCPI et de FIP n'ouvrent plus droit à réduction d'impôt si elles sont placées dans votre plan d'épargne en actions (PEA).

Économie, soutenez une PME non cotée

Entrer au capital d'une petite ou moyenne entreprise (PME) non cotée vous permet d'obtenir une substantielle réduction d'impôt, dès lors que vous vous engagez à conserver vos parts pendant au moins 5 ans. Une solution à creuser pour les contribuables désireux de soutenir l'économie française mais échaudés par le contexte économique et financier du moment.

Une réduction d'impôt à géométrie variable

La réduction d’impôt est égale à 22 % de vos versements effectués en 2011 (sous déduction des frais de souscription), retenus dans la limite de 20 000 € (le double pour les couples). Ce plafond passe toutefois à 50 000 € (ou 100 000 €) en cas de souscription au capital de "petites entreprises" de moins de 5 ans en phase d’amorçage, de démarrage ou d’expansion (moins de 50 salariés et chiffre d’affaires annuel ou bilan n’excédant pas 10 millions d’euros). Vous pouvez cumuler ces deux plafonds si vous souscrivez distinctement au capital d’une PME et au capital d’une "petite entreprise".

De plus, si vos souscriptions au capital d’une PME dépassent ces plafonds, l’excédent sera reportable sur les 4 années suivantes, en imputant d’abord vos versements excédentaires les plus anciens. Attention,toutefois, car en cas de souscription au capital d’une "petite entreprise", vos versements excédentaires ne seront pas reportables.

Une mise de départ de 5 000 € bloquée pendant 5 ans

L'investissement direct au capital d'une PME nécessite de disposer d'une somme d'au moins 5000 € (certaines sociétés fixent un seuil d'investissement supérieur, jusqu'à 100 000 €). Une somme qui devra rester indisponible pendant au moins 5 ans, délai pendant lequel vous devrez conserver les titres acquis, sous peine de perdre l'avantage fiscal obtenu. Mais attention, bien souvent, l'horizon de sortie prévue par la société est plus long (10 ans, par exemple).

Faut-il investir dans les PME aujourd'hui?

En période de crise économique et boursière, l'investissement dans une PME peut constituer une alternative intéressante à la souscription de titres de grands groupes cotés. Car la réussite d'une PME est moins liée à la santé et à l'évolution des marchés financiers qu'aux compétences de son équipe de direction et à ses potentiels de croissance. Dès lors, à condition d'investir dans des secteurs d'activité porteurs d'avenir, vous réaliserez une opération rentable à un double titre, grâce à la réduction d'impôt immédiate et à la valorisation du capital investi à terme.

Placements retraite, pensez à vos vieux jours

Le Plan d’épargne retraite populaire (Perp) est un produit d’épargne dédié à la constitution d’une retraite supplémentaire, souscrit à titre individuel et facultatif. Encouragé par les pouvoirs publics, ce placement vous permet de profiter d’un avantage fiscal intéressant : la déduction de votre revenu imposable d’une fraction des primes ou cotisations versées chaque année sur le plan, dans la limite de 10 % de vos revenus professionnels. Autrement dit, vous profitez d'une diminution de vos impôts égale aux primes versées multipliées par votre taux marginal d'imposition.

Principale critique, il s’agit d’un produit « tunnel » : sauf rares exceptions, l’épargne investie est bloquée jusqu’à l’âge de départ en retraite. En outre, la sortie ne peut intervenir qu’en rente viagère, l’avantage fiscal accordé à l’entrée étant du même coup repris en partie par le fisc, la rente étant imposable comme une pension de retraite !

Il faut noter aussi que les rendements d’un Perp sont en général inférieurs à ceux d’un contrat d’assurance vie en euros ou du fonds en euros d’un contrat multisupports. De plus, l’offre de supports en unités de compte est le plus souvent réduite à quelques fonds financiers qui ne permettent pas une grande diversification de vos placements. Les frais, eux, sont généralement plus élevés que ceux d’un contrat d’assurance vie. Il faut compter 4 % en moyenne de frais sur versements, et autour de 1 % de frais de gestion.

Ne négligez pas les autres moyens d'améliorer vos revenus à la retraite!

Si vous êtes salarié, vous pouvez profiter des systèmes collectifs mis en place dans votre entreprise pour améliorer votre retraite. Plan d’épargne retraite entreprise (Pere), Plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), régimes de retraite supplémentaire, tous présentent un avantage imbattable : l’employeur les alimente régulièrement. Si vous êtes fonctionnaire, étudiez aussi les possibilités d'adhérer aux régimes de retraite facultatifs qui vous sont réservés, type Préfon ou Corem. Enfin, si vous êtes travailleur indépendant, privilégiez les contrats Madelin. Ils fonctionnent sur le même principe que le Perp, mais les primes sont déductibles de vos revenus dans des limites plus élevées.

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